Insuffisance veineuse chez les pilotes de ligne moyen-courrier.
Mémoire soutenu publiquement par
Elodie MAJOT
En vue de l'obtention du
Diplôme d'Ostéopathe
Sous la direction du comité des mémoires du Collège Ostéopathique de Provence
La profession de personnel naviguant moyen-courrier est soumise à de nombreux facteurs ayant une influence sur le système veineux : la position assise, l’immobilité et les variations de pressions qu’ils subissent au cours des nombreuses montées et descentes de l’appareil avec des paliers parfois très courts entre les décollages et atterrissages.
Le moyen-courrier concerne des vols desservant la France, l’Europe et quelques pays de l’espace Schengen. Ces vols pouvant au cours d’une même journée desservir les pays du sud et du nord avec de grandes amplitudes de température.
Dans ce métier particulier, le personnel a donc une plainte physique assez précise qu’il m'a paru très intéressant d’étudier pour leur apporter un meilleur confort quotidien et éviter que l’effet prolongé de ces facteurs ne les conduisent à des pathologies organiques comme les phlébites et autres maladies cardio-vasculaires.
Le système veineux est lent et capacitif, sa finalité est d’assurer le retour du sang vers le cœur droit. Très riche dans son anatomie il est cependant vulnérable du fait de sa distensibilité qui peut être excessive et créer des pathologies veineuses chroniques. Notamment la stase veineuse qui est un déséquilibre entre les forces centrifuges (pesanteur, poussées abdominales, hauteur de la colonne sanguine) et centripètes (jeu du diaphragme diminuant la pression des cavités droites, autrement dit vis à fronte et la pression artérielle liée à l’activité du cœur gauche après passage dans les capillaires autrement dit vis à tergo).
La régulation du retour veineux est fonction de plusieurs mécanismes : débit cardiaque, résistance périphérique et volémie. Il est une des composantes du système vasculaire qui fonctionne grâce à un équilibre de pressions. Mais celles-ci sont mises en déséquilibre par la pesanteur, les forces centrifuges, les variations de température… Qui entrainent à long terme une stase veineuse périphérique. Dans le cas des pilotes de ligne nous ne pouvons pas modifier leur environnement source de ces déséquilibres. Mais en revanche nous pouvons contribuer à améliorer certains mécanismes du système veineux qui ont été mis en défaut pour lutter contre la stase.
La principale source de déséquilibre provient de l’exposition quotidienne aux variations de pression et de température génératrice d’une fatigue du système nerveux autonome. Le SNA étant impliqué dans la régulation de la volémie, sa mise en défaut ne permet plus l’adaptation aux conditions de travail.
En effet, le corps doit réagir aux variations de pression par une veinoconstriction ou une veinodilatation apropriée. Ici, l’accoutumance aux conditions freine la production d’adrénaline, celle-ci ayant pour rôle d’abaisser les résistances périphériques doit permettre dans des conditions normales une redistribution du débit des régions ayant un drainage sanguin plus lent vers les régions ayant un drainage veineux plus rapide. Les régions de drainage plus lent sont constituées par le lit vasculaire splanchnique et grêle ou le volume sanguin est simplement stocké passivement dans les lacis veineux sans générer de pression de distension. C'est le volume qui sert à « amorcer » le circuit, mais ne génère aucun débit.
Le volume du sang veineux splanchnique et grêle constitue donc une réserve constamment disponible pour s’adapter aux conditions hémodynamiques. La distensibilité veineuse et les propriétés vasomotrices font des veines un système capacitif capable de stocker et de restituer du sang à la demande. Ce volume représente également un stimulus essentiel pour la régulation de la volémie sanguine totale, par le biais des volorécepteurs du système à basse pression. Mais elle peut également provoquer une augmentation de la pression hydrostatique sur le petit bassin et les membres inférieurs lorsqu’elle stagne.
Pour mobiliser cette masse sanguine périphérique afin d’abaisser la pression hydrostatique qu’elle génère sur les membres inférieurs nous avons deux possibilités : soit augmenter le volume contenu dans le réservoir (remplissage vasculaire), soit réduire la capacitance du réservoir par un agent vasoconstricteur, ce qui aura pour effet de redistribuer le volume veineux des zones de stockage vers le cœur.
Le remplissage vasculaire chez une population normale peut se révéler être une technique efficace, mais ici, en raison de la désadaptation des réponses nerveuses aux variations de la volémie, la technique serait sans effet. Il est donc préférable de réduire la capacitance veineuse des zones de stockage que sont les territoires splanchnique et grêle par une veinoconstriction.
Une étude menée sur des rats à permit de démontrer que l’activité sympathique réduit de 80% le volume microcirculatoire intestinale. Grâce à la relation entre la chaine ganglionnaire paravertébrale et les viscères abdominaux, il est possible d’avoir une action sympathique veinconstrictive sur un territoire en particuliers.
Grâce à une technique facétaire rythmique nous pouvons stimuler les ganglions en regard des vertèbres correspondantes soit D7 et D9. Le sang veineux est alors propulsé vers le cœur qui adapte automatiquement sont débit et sa force de contraction. Il réinjecte ainsi le sang artériel dans la circulation permettant une amélioration des symptômes de l’insuffisance veineuse.
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Résumé :
Dans le cadre du cursus d'Ostéopathe les deux dernières années sont consacrées en partie à l'élaboration d'un mémoire sur un thème choisi. Il permet à l'étudiant de se spécialiser dans un domaine, d'y approfondir ses connaissances et ses techniques. Dans notre région, l'aéroport de Marseille-Marignane concentre une population de pilotes et personnel naviguant important, de plus le climat chaud du sud de la France provoque une insuffisance veineuse chez une grande partie de la population. C'est pourquoi il est intéressant d'avoir dans votre région un ostéopathe spécialisé dans l'amélioration des symptômes de l'insuffisance veineuse que sont :
- les jambes lourdes
- les sensation d'engourdissement, de fourmillement
- un oedème
- des symptômes améliorés par le froid et la surélévation des jambes
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